Scaramouche, Suite for Piano, Op. 165b - Darius Milhaud
Le Prélude et fugue n° 21 en si bémol majeur, BWV 866, de Johann Sebastian Bach, est un exemple remarquable du "Clavier bien tempéré". Cette pièce met en évidence l'ingéniosité de Bach dans ses pensées musicales bien verbalisées, à travers le tissu contrapuntique de la fugue et la richesse harmonique du prélude. La tonalité de si bémol majeur présente un paysage sonore distinct qui a été méticuleusement exploré par Bach pour équilibrer les exigences techniques et expressives de la musique.
La genèse de BWV 866
Le Prélude et fugue n° 21 en si bémol majeur fait partie de l'ambitieux recueil de Bach connu sous le nom de "Das wohltemperierte Klavier" (Le Clavier bien tempéré). Ce recueil, composé de deux volumes contenant chacun 24 préludes et fugues dans toutes les tonalités majeures et mineures, a vu le jour vers 1722 pour le premier volume, et plus tard, vers 1740 pour le second. Le prélude et la fugue en si bémol majeur figurent dans le premier volume et servent non seulement de pièces pédagogiques mais aussi de démonstration des possibilités de l'accord bien tempéré. Le premier volume a été conçu pour le bénéfice des jeunes musiciens désireux d'apprendre et pour le passe-temps de ceux qui étaient déjà rompus à cette étude, comme l'a déclaré Bach lui-même.
Contrairement à de nombreuses œuvres de Bach, le manuscrit original du premier volume du Clavier bien tempéré a été conservé, ce qui nous donne un aperçu précieux du processus de composition et des pratiques d'ornementation de Bach. La diffusion initiale s'est faite par le biais de manuscrits copiés à la main au sein d'un cercle de connaisseurs et d'étudiants, et une publication plus large à titre posthume a permis d'accroître l'influence de l'œuvre sur les générations suivantes de compositeurs.
Élaboration de l'architecture tonale
Le prélude de BWV 866 établit un caractère à la fois serein et vif par son flot ininterrompu de doubles croches, fournissant un cadre harmonique à la fois exploratoire et résolu. La progression harmonique utilise un mélange d'accords diatoniques et d'accords de dominante secondaire, avec un chromatisme occasionnel qui ajoute à la couleur tonale du prélude.
La fugue, en revanche, comporte trois voix et adhère à la structure traditionnelle de la fugue, à savoir une exposition, des épisodes et une récapitulation finale. Bach construit soigneusement le sujet, qui est d'abord introduit par la voix supérieure, puis imité par les voix médiane et inférieure. Les contre-sujets sont particulièrement intéressants, car ils développent le matériel thématique principal et fournissent un jeu contrapuntique essentiel à la structure de l'œuvre.
On peut observer l'utilisation du stretto à plusieurs moments, démontrant l'habileté de Bach à faire se chevaucher les entrées du sujet à intervalles rapprochés. En termes d'analyse harmonique, la fugue traverse des tonalités proches, mais revient toujours habilement à la tonalité d'origine, le si bémol majeur. L'attention portée à ces détails révèle non seulement l'excellence technique de l'œuvre de Bach, mais aussi une profonde compréhension de la narration et de la forme musicales.
Un héritage et une popularité durables
La vénération durable du Prélude et fugue n° 21 en si bémol majeur peut être attribuée à plusieurs facteurs. Reconnue pour sa perfection structurelle et son reflet du savoir-faire de Bach, cette œuvre a servi de pierre angulaire éducative pour les pianistes. En outre, la sonorité agréable de la tonalité de si bémol majeur, associée à la clarté des lignes mélodiques, trouve un écho auprès des interprètes et des auditeurs, ce qui en fait un incontournable du répertoire classique pour piano.
Sa popularité est également renforcée par sa présence fréquente dans les programmes des institutions musicales, en raison des progressions harmoniques complexes du prélude et de la rigueur contrapuntique de la fugue, qui fournissent un matériel d'étude complet. L'œuvre est également très appréciée des pianistes de concert et a fait l'objet d'un grand nombre d'enregistrements, ce qui contribue à lui donner une place de choix dans le canon de la musique classique.
Réflexions finales sur BWV 866
Avec son Prélude et fugue n° 21 en si bémol majeur, Bach a créé une œuvre qui a transcendé le temps, captivant les musiciens et le public depuis des siècles. Elle incarne la dextérité du baroque, offre une valeur pédagogique complexe et continue d'enchanter par son architecture musicale.
En définitive, le charme immortel et la valeur pédagogique de BWV 866 renforcent sa place au panthéon de la musique pour piano. Cette pièce n'est pas seulement un témoignage de l'héritage de Bach, mais une source permanente d'inspiration et d'admiration dans la vaste étendue de la littérature pianistique.
Date de publication: 01. 02. 2024